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Le blog du sociologue Teddy Chaplin

Le blog du sociologue Teddy Chaplin
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3 septembre 2010

Des banlieues créatives

http://farm2.static.flickr.com/1048/537253044_8ae0ecbb90.jpg

"Il y a dans les Cités de nos grandes agglomérations un doux parfum qui attire mon attention. Une vraie fraicheur. Comme un renouveau. Et si les nouveaux talents français se localisaient dans ces zones tant décriées par ailleurs? Et si la chance de notre vieux pays était ces jeunes qui se retrouvent chaque jour au coin d'un immeuble saccagé ou d'une école dégradée?

Il y a dans nos Cités l'émergence d'une société juvénile formidable qui s'adonne avec brio à la musique rap, à d'autres danses venues d'ailleurs ou encore à la promotion d'une culture exotique aux charmes multiples. Un univers culturel dense et divers à mettre en avant. On ne compte plus le nombre d'associations qui promeuvent ces pratiques et il me semble qu'il faille les féliciter. Ces associations, véritables lieux de vie, créent du lien social. Elles permettent à tous ces jeunes "black-blanc-beur" de s'approprier des territoires et leur donnent les moyens de devenir de grands citoyens ouverts sur le monde. Je serais curieux de connaître l'évolution, au cours de ces dernières années, du nombre de ces sympathiques associations qui vivent grâce aux généreuses allocations attribuées par nos municipalités.

Nous ne sommes pas les seuls à croire en ces talents venus d'ailleurs. Les américains misent d'ailleurs sur un changement socio-démographique en France, et estiment que les leaders français de demain s'appelleront Rockaya, Ibou ou Mohamed. Pour anticiper ce changement, il faut découvrir immédiatement le meilleur de la banlieue, la crème de la crème made in Paris extramuros. Mais pas seulement. Il existe aussi une vie banlieusarde riche et diverse au sein des grandes agglomérations de province. A Marseille, à Lyon, à Montpellier (pour ne parler que des pôles urbains que je connaisse réellement) se structure une population banlieusarde aux grandes qualités humaines.

Définitivement, valoriser ces talents issus des banlieues représente un vrai défi français pour ce début du 21ème siècle."

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18 août 2010

Metissage . Lutte contre le Racisme . Peace .

http://www.youtube.com/watch?v=3CMwcdtYlK0&feature=player_embedded

16 août 2010

Coup de chapeau à Christine Boutin

Christine Boutin: « Nous sommes tous d’origine étrangère »

La sécurité est-elle le principal sujet de préoccupation des Français ?
CHRISTINE BOUTIN .

Non.  

Leur principale inquiétude, c’est l’emploi. C’est la crainte de devenir chômeur ou de voir ses enfants l’être. Cela dit, c’est vrai qu’il y a de l’insécurité sur certains territoires.

Le gouvernement et Nicolas Sarkozy en ont-ils trop fait sur ce sujet ?

La stigmatisation de telle ou telle communauté exacerbe la violence. Et je crains que l’on soit en train de monter les gens les uns contre les autres. Les déclarations de circonstance sont toujours mauvaises. Quand on en est à dire qu’on va protéger les policiers, c’est le monde à l’envers ! Il n’est pas bon de monter les Français les uns contre les autres, car il existe une violence latente. Ce qu’il faut, c’est redonner une vision à notre pays. Il faut cesser de cultiver la peur, il faut donner de l’espérance.

Que pensez-vous des projets de déchéance de la nationalité française pour certains délinquants d’origine étrangère ?

Tous les textes existent déjà, et ils sont difficilement applicables. De telles déclarations vont créer une instabilité chez nos compatriotes. Et de qui parle-t-on, quand on évoque les Français d’origine étrangère ? Beaucoup de Français sont d’origine étrangère, nous le sommes tous peu ou prou, à commencer par le président de la République lui-même ! Comment peut-il oublier ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ? On va créer des Français à l’essai ? Où met-on le curseur ? Ce discours conforte les peurs, elles-mêmes génératrices de violence. Il prouve aussi notre incapacité à intégrer.

Je dois dire que Christine Boutin dit, par moment, des choses assez sensées.
 

10 août 2010

Appel Citoyen - Mobilisons nous pour signer les 2 pétitions

Appel Citoyen - Mobilisons nous pour signer les 2 pétitions

 

Deux pétitions circulent sur le net pour dire non et toute notre inquiétude face à un racisme nauséabond. Il faut en prendre note et les signer.

 

1- Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité

Signez l’appel en ligne !

Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale.

Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires. Ni pour instituer des peines de prison automatiques, contraires aux principes fondamentaux du droit pénal, à l’indépendance de la justice et à l’individualisation des peines.

La Constitution de la France, République laïque, démocratique et sociale, assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

Nul, pas plus les élus de la nation que quiconque, n’a le droit de fouler au pied la Constitution et les principes les plus fondamentaux de la République.

Notre conscience nous interdit de nous taire et de laisser faire ce qui conduit à mettre en péril la paix civile.

Nous appelons à une manifestation le samedi 4 septembre 2010, place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, afin de fêter le 140e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.

http://nonalapolitiquedupilori.org/


2- A tous les responsables politiques et syndicaux, démocrates et républicains,

Cette lettre est un appel à l’aide.

Face aux flots de haine déversés ces derniers jours, écœurées et en proie à l’inquiétude devant tant dérives,  nous en appelons à vous, leaders politiques et syndicaux, pour réagir aux insupportables propos racistes, xénophobes, qui se sont multipliés ces derniers jours.

L’atmosphère de ce pays devient insoutenable, comme en témoignent les échanges nauséeux qui se déversent sur la Toile.

Nous refusons que les valeurs humanistes qui fondent notre République soient piétinées chaque jour davantage.

Nous en appelons à une mobilisation collective, qui dépasse les conflits d’intérêts personnels et les corporations.

Nous, simples citoyennes, assistons impuissantes aux dérives de ce gouvernement;  Vous, nos élus, avez encore la possibilité de prendre la parole et de dire « Assez ! »

Nous sommes françaises de souche depuis des générations (comme l’aiment à le rappeler certains), et sommes conscientes de notre chance d’avoir pu faire des études supérieures et de trouver une place dans cette société.

Nous aimons ce pays qui a su si longtemps tendre la main à tous, selon les principes d’égalité et de fraternité, sans considération de la couleur de peau, de l’origine sociale, ou des convictions religieuses.

Ce qui se passe aujourd’hui en France stigmatise plus que jamais ceux qui n’ont pas eu notre chance ni notre couleur.

C’est à vous, leaders politiques et syndicaux, de parler, de proposer, de vous battre pour eux, pour nous; c’est à vous d’expliquer combien notre diversité est une richesse;

C’est à vous de vous unir pour que notre pays ne devienne pas une citadelle de haine.
Nous sommes en crise, et la crise stigmatise les minorités. Avons-nous oublié ce qui s’est passé en 1933 ?

C’est à vous de proposer un nouveau modèle de société; de rassembler le plus largement possible, républicains et démocrates, parce que le temps n’est plus aux guerres intestines ni aux petites phrases assassines.

C’est à nous tous de (re)construire une France qui part en déliquescence depuis bientôt 10 ans.

Certes, la crise financière, les banlieues abandonnées depuis 40 ans, ne sont pas imputables personnellement à Nicolas Sarkozy. Mais il est responsable du climat délétère qui règne aujourd’hui en France.

C’est lui qui a instauré ce débat ridicule et honteux sur l’identité nationale, tout comme la suppression de la police de proximité;

C’est lui qui soutient sans faille ses ministres dans leurs dérapages idéologiques et verbaux;

C’est lui qui claironne sans relâche qu’il faut faire « la guerre » !

Mesdames et Messieurs les leaders politiques et syndicaux, nous vous demandons de réagir et de prendre vos responsabilités.

Merci de l’attention que vous porterez à cette lettre.

Nous vous prions de croire, Mesdames, Messieurs, en l’assurance de nos sincères salutations.

Cette lettre a été adressée ce jour à une quarantaine de députés,   hommes politiques et syndicalistes français.
Si vous en partagez la pensée, venez nous rejoindre, cet espace est  le vôtre !

Vous pouvez également nous écrire à l’adresse suivante: appeldu6aout@gmail.com

http://www.appeldu6aout.fr/


Voici la liste de personnes ayant signé au moins l'une des deux pétitions

Mouloud Aounit, co-président du Mouvement contre le racisme et pour l‚amitié entre les peuples  (MRAP) ; Maryse Artiguelong, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Florence Aubenas, présidente de l‚Observatoire international des prisons (OIP) ; Pascal Aubert, président de l‚Association pour la démocratie et l‚éducation locale et sociale (ADELS) ˆ revue Territoires ; Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste ; Tarek Ben Hiba, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde ; Martine Billard, porte parole du Parti de Gauche et députée de Paris ; Jean-Jacques Boislaroussie, porte parole des Alternatifs ; Jean-Louis Borie, président du Syndicat des Avocats de France (SAF) ; Nicole Borvo, sénatrice et présidente du groupe communiste républicain et citoyen et des sénateurs du parti de gauche ; Mona Bras, conseiller régional de Bretagne ; Marie-George Buffet, députée ; Jean Burner, co-secrétaire fédéral de Sud Education ; Georges Cadiou, président  de l‚Association des Elus Progressistes de Bretagne (AEPB) et adjoint au maire de Quimper ; André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et président de l'Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR) ; Mouhieddine Cherbib, ancien président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Annick Coupé, déléguée générale de l‚Union syndicale Solidaires ; Thomas Coutrot, co-président d’Atta ; Monique Crinon, co-président du Cedetim-IPAM ; Michel David, secrétaire national de la Confédération paysanne ; Bertrand Delanoë, maire de Paris ; Christophe Deltombe, président d‚Emmaüs France ; Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la paix ; Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Bernard Dreano, co-président du Cedetim-IPAM ; Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts ; Françoise Dumont, vice-présidente de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Abid El Khattabi, président de l‚Association de défense des droits de l‚Homme au Maroc (ASDHOM) ; Driss El-Kherchi, président de l‚Association des Travailleurs maghrébins de France (ATMF) ; Hélène Franco, responsable de la commission institutions, justice et libertés du Parti de Gauche ; Patrick Gonthier, secrétaire général de l’UNSA Education ; Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale libertés publiques et justice du Parti Socialiste ; Herri Gourmelen, conseiller régional de Bretagne ; Cédric Gratton, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI) ; Dominique Guibert, secrétaire général de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Christian Guyonvarc’h, conseiller régional de Bretagne ; Benoît Hamon, porte-parole du Parti Socialiste ; Serge Havet, président d‚AC ! ; Pierre Henry, directeur général de France Terre d‚Asile ; Bernadette Hetier, co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l‚amitié entre les peuples  (MRAP) ; Pierre-Adrien Hingray, trésorier national de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; François Hollande, député du Parti Socialiste ; Kamel Jendoubi, président d‚honneur de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Naig Le Gars, conseiller régional de Bretagne ; Patick le Hyaric, directeur du journal L’Humanité et député européen ; Tiphaine Inglebert, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Rachel Lafontaine, porte-parole des Alternatifs ; Pierre Laporte, exécutif de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase) ; Philippe Lattaud, secrétaire confédéral de la Confédération générale du travail (CGT) ; Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français ; Michelle Lauton, secrétaire générale adjointe du SNESUP ; Henri Leclerc, président d‚honneur de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Francis Lecomte, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI) ; Jean-Claude Lefort, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Corinne Lepage, présidente de CAP21 ; Patrick Lozès, président du CRAN ; Jean-Louis Malys, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ; Gilles Manceron, vice-président de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Gustave Massiah, membre fondateur Cedetim-IPAM ; Stéphane Maugendre, président du Groupe d‚information et de soutien des immigrés (GISTI) ; Sandrine Mazetier, secrétaire nationale immigration du Parti Socialiste ; Caroline Mécary, avocate et co-présidente de la Fondation Copernic ; Jean-Luc Melenchon, président du Parti de Gauche et député européen ; Lucas Migliasso, co-président de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI) ; Jean-François Mignard, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Gilles Monsillon, exécutif de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase) ; Roland Muzeau, député et porte-parole des députés communistes et républicains ; Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Willy Pelletier, sociologue et coordinateur général de la Fondation Copernic ; Jean-François Pellissier, membre de l’exécutif des Alternatifs et conseiller régional d’Ile-de-France ; Patrick Peugeot, président de la Cimade ; Christian Picquet, Gauche Unitaire ; Philippe Pineau, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Jean-Baptiste Prévost, président de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) ; Jacques Ribs, président de France Terre d‚Asile ; Simone Rivolier, co-présidente de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI) ; André Rosevègue, co-président de l‚Union Juive Française pour la Paix (UJFP) ; Michel Rousseau, coordinateur des Marches européennes ; Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Pierre Salignon, directeur général à l‚action humanitaire de Médecins du Monde ; Michel Savy, membre du Bureau national de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Odile Schwertz-Favrat, co-présidente de la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI) ; Ben Slama, président de l‚Association des Tunisiens en France (ATF) ; Dominique Sopo, président de SOS Racisme ; Catherine Sultan, présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF) ; Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la Magistrature (SM) ; Pierre Tartakowsky, vice-président de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Stéphane Tassel, secrétaire général du SNESUP ; Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac ; Michel Tubiana, président d‚honneur de la Ligue des droits de l‚Homme (LDH) ; Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national sécurité du Parti Socialiste ; Marie-Christine Vergiat, députée européenne ; Pierre Villard, co-président du Mouvement de la Paix ; Roland Weyl, président de Droit Solidarité

 

Je me joints à eux.
 

6 août 2010

Univers Banlieue

http://img842.imageshack.us/img842/364/livre.jpg

"Univers Banlieue", où comment positiver au sujet de l'immigration. Il s'agit d'un ouvrage que j'ai écrit en 2008 qui démontre, de manière imparable, que la France n'est rien sans ses banlieues et surtout insignifiante sans la diversité et le métissage.

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2 août 2010

Manifeste en faveur d'une autre Europe

Que cesse la politique de la peur

30 Juillet 2010 Par

Les invités de Mediapart

Edition : Les invités de Mediapart

A l'heure où Nicolas Sarkozy veut  «réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française», de nombreux intellectuels européens, parmi lesquels les Français Etienne Balibar, Tzvetan Todorov, Michel Agier, Françoise Vergès, Pierre Tevanian... signataires du Manifeste en faveur d'une autre Europe, défendent au contraire «une politique libérée de la peur et de la xénophobie».

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pave.jpgL'Europe est en pleine crise. Et l'on nous dit qu'il faut avoir peur : peur pour notre sécurité, peur pour notre culture, peur pour nos emplois, peur pour nos libertés, peur pour notre confort, peur pour notre avenir. Il n'y aurait pas d'alternative à l'insécurité de l'emploi, à la baisse des salaires et au rallongement de la vie professionnelle, à la transformation de nos quartiers, de nos villes et de nos pays en camps retranchés bardés de défenses contre tous les « ennemis publics » désormais répertoriés : les immigrants, les pauvres, les « autres » en général, différents de nous au point de vue culturel, religieux ou ethnique.

Mais est-ce bien le chemin sur lequel pourra progresser une Europe qui est aujourd'hui le foyer de millions de personnes venues de tous les horizons, croyants de multiples religions, héritiers de multiples cultures, entretenant des liens dans le monde entier ? Dans cette Europe, il est aberrant de vouloir fermer les frontières, de fabriquer du conflit entre braves gens « de chez nous » et « racailles » venues d'ailleurs, de promouvoir la pureté ethnique et culturelle, de diaboliser tout ce qui est différent.

Le discours xénophobe qui est en train de se répandre dans la sphère publique détourne notre attention des problèmes urgents du moment, il nous empêche de trouver les idées neuves et les comportements qu'il nous faut pour affronter les dangers réels, les incertitudes pesant sur l'économie, inventer ensemble les modes de vie qu'exige une société culturellement toujours plus complexe. 

En tant que citoyens préoccupés par l'évolution de l'Europe, nous en appelons au sens des responsabilités de ses leaders d'opinion et de ses dirigeants. Nous voulons que cesse la politique de la peur et que s'enclenche une politique de l'espoir. Sinon, l'Europe retombera pour une période indéfinie dans le piège de la haine et de l'intolérance, dont il sera très difficile de sortir. Comme par le passé, elle transformera les amis en ennemis, capables d'inimaginables monstruosités. Nous sommes à deux doigts du point de non retour. C'est ce sentiment d'urgence qui inspire le présent manifeste, appelant tous les habitants de l'Europe, que son présent et son avenir préoccupent, à nous rejoindre pour imaginer et mettre en œuvre une politique d'ouverture appropriée au XXIe siècle.

Une politique européenne ainsi conçue doit proclamer et mettre en œuvre quatre grands principes :

      1. La diversité est l'essence de l'Europe. La vision d'une Europe inaltérable et pure, culturellement homogène, relève on le sait de la fiction. Mais cette fiction est terriblement dangereuse. Il nous faut rappeler inlassablement et savoir reconnaître que, dans ses plus belles réussites, l'Europe a puisé aux forces créatrices du monde entier. Ce n'est que par la coopération avec des gens aux origines diverses et aux expériences complexes, par le respect des différences et des choix en matière de sexe et de sexualité, de race, de religion et de culture qu'elle a pu se faire. C'est cette tradition d'ouverture et d'inclusion qu'il faut ranimer pour affronter l'incertitude et les conflits de l'avenir – et non l'héritage sombre de l'autre Europe, imbue de sa prétendue supériorité sur le reste du monde, fermée sur elle-même, méfiante envers tous les autres.

      2. Une mentalité de solidarité et d'espoir. L'histoire l'a montré : dès lors qu'il faut faire face à l'incertitude et à l'instabilité, il vaut toujours mieux faire preuve de courage et de tolérance que de crainte et de fermeture. La politique de la peur qui envahit la société européenne doit être dénoncée, rejetée et remplacée par un esprit de courage et d'ouverture face à l'avenir, qui ne pourra naître que de la mobilisation et des énergies combinées de toutes sortes de citoyens. C'est lui qui nous permettra d'affronter les préoccupations que partagent aujourd'hui tous les membres de la société européenne, indépendamment de leur origine. Esprit d'espoir et non pas de peur, de confiance et non pas de soupçon, d'égalité et non pas de domination, de dialogue et non pas de discrimination, de négociation et non pas d'agression.

      3. La protection des biens communs. Il nous faut développer le sentiment que nous partageons un même objectif. En son centre, il y a la réhabilitation de l'idée des « biens communs », l'idée que c'est à nous tous qu'il appartient de créer notre environnement culturel, économique et social, et de le défendre – en même temps que le milieu naturel – contre la pollution industrielle et les excès de la consommation. Les clés d'une telle politique des biens communs sont le développement d'une sphère publique active, des services publics dignes de ce nom et des espaces publics vivants, le respect et la protection de l'environnement, l'assurance contre les dangers et les risques majeurs, la recherche d'équipements et de technologies favorisant les capacités des individus au lieu de les détruire. Enfin et surtout, le développement d'une priorité aux biens communs devrait être le moyen de concilier les différences entre les hommes et d'éviter qu'elles ne dégénèrent en antagonismes.

      4. Une économie visant à l'accueil des hommes. Les questions de politique culturelle sont indissociables des questions de politique économique. La solidarité économique est requise pour encourager la tolérance autant que pour offrir des emplois. Il nous faut donc une politique qui développe l'héritage européen de justice sociale : une économie qui multiplie les chances et récompense le travail ; une couverture sociale universelle ; une responsabilisation des grandes sociétés par actions ; du travail pour tous et des rémunérations justes, ainsi qu'une action soutenue de développement des potentiels humains. Conformément à cette tradition, qui va bien au-delà des appartenances idéologiques particulières et de l'esprit de parti, il faut de toute urgence réformer la régulation des marchés, pour faire en sorte que leurs besoins soient subordonnés à ceux de la société et non l'inverse. Seules de telles mesures garantiront une croissance au profit du plus grand nombre et non de la minorité et, partant, susciteront des comportements sociaux et des valeurs faisant barrage à la jalousie et à la haine.

 

Résistons donc, tous ensemble, à la culture actuelle de l'état d'urgence et à son obsession maniaque de la surveillance et du contrôle, qui stigmatise l'étrangeté et l'altérité. A sa place, créons une culture de la solidarité et définissons des objectifs communs qui surmontent nos différences. Déclarons bien haut notre refus de la société injuste et inégale qui accuse ses propres victimes et ses propres sinistrés. Réveillons notre confiance dans les pouvoirs de la démocratie, de l'équité et de la justice sociale pour la majorité des citoyens. Fixons de nouvelles règles, fondées sur la coopération et la réciprocité, pour les relations de l'Europe avec tous les pays où la vie humaine (et la vie en général) n'est que trop souvent considérée comme une marchandise sans valeur. Admettons que la curiosité et les leçons qu'on apprend des autres restent le plus sûr moyen d'aménager l'incertitude de l'avenir.

Notre appel est certes ambitieux, mais il est très simple : il consiste à voir dans les sujets mêmes de nos préoccupations la meilleure base de départ pour une action collective, les cadres d'une politique démocratique en Europe, et à découvrir dans les capacités d'innovation que confère aux Européens la diversité de leurs modes de vie la meilleure ressource à leur disposition pour aborder de manière responsable les défis du futur.

 

Le Forum des citoyens inquiets d'Europe (Forum of Concerned Citizens of Europe): http://www.forum-europa.org/

Le Forum est promu par Ash Amin (Durham), Albena Azmanova (Bruxelles), Les Back (Londres), Laura Balbo (Milan), Iain Chambers (Naples), Nefise Özkal Lorentzen (Oslo), Bashkim Shehu (Barcelone), Pep Subirós (Barcelone), Teun A. van Djik (Barcelone), Ruth Wodak (Lancaster).

Parmi les premiers signataires de cette Lettre ouverte se trouvent Michel Agier, Etienne Balibar, Antonio Bañón, Seyla Benhabib, András Bozóki, Biancamaria Bruno, Tom Burns, Peter Claussen, Krzysztof Czyzewski, Ales Debeljak, Costas Douzinas, Mohamed El-Madkouri, Ramon Flecha, Paolo Flores d'Arcais, Konstanty Gebert, Lauri Hannikainen, Jerzy Hausner, Martin Heller, Ray Hudson, Mustafa Hussain, Siegfried Jäger, Ivan Krastev, Peter Krasztev, Remzi Lani, Evelin Lindner, Martin Lyngbo, Geneviève Makaping, Gema Martín Muñoz, Francine Mestrum, Victor Molina, Simon Njami, Boris A.Novak, Lord Bhikhu Parekh, Philippe van Parijs, Juan de Dios Ramírez-Heredia, Josep Ramoneda, Ali Rattansi, Stefano Rodotà, Ziauddin Sardar, Saskia Sassen, Obrad Savic, Jörg Schaub, Philippe C. Schmitter, Richard Sennett, Renate Siebert, Slawomir Sierakowski, Tove Skutnabb-Kangas, John Solomos, Joan Subirats, Pierre Tevanian, Tzvetan Todorov, Nicolae Valeriu, Françoise Vergés, John Wrench, Ricard Zapata, Tana de Zulueta...

Ce texte a également été  publié, en anglais, dans le Guardian et dans la revue Dissent (Etats-Unis).

 

2 août 2010

La parole est aux quartiers

Les quartiers ont des choses à dire. Plus que vous ne pouvez l'imaginer. Parmi les habitants de ces territoires, qualifiés à tort de non droits, nous retrouvons ceux qui n'ont pas d'autres moyens de s'exprimer que par le biais du graffiti. D'autres iront slamer ou rapper dans un centre social municipal, afin d'exprimer leur mal être et de libérer leur haine à l'égard d'un Etat et d'une Nation qui n'ont pas su les entendre.

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Le graffiti, ou tag, est un art extraordinaire permettant à nos jeunes d'exprimer clairement leurs pensées. Il est si difficile pour eux de l'exprimer avec des mots, alors ils préfèrent réaliser un gigantesque dessin sur le mur de leur choix. On reste admiratif devant des chefs d'oeuvre qui, pour certains, auraient tout à fait leur place au musée du Louvre ou bien encore dans un musée d'art contemporain. Cela étant dit, cet art n'est pas assez reconnu à mon sens. Les pouvoirs publics devraient faire en sorte de le valoriser pour valoriser du même coup les pensées de nos jeunes de banlieues. Pourquoi ne pas créer un concours élisant le meilleur taggeur, et ce pour chacun des quartiers? Pourquoi ne pas créer une filière professionnelle permettant de créer de nouveaux emplois dont les principales missions seraient d'embellir nos villes et de propager des messages universels et positifs issus de la parole banlieusarde? Si le graffiti est un art formidable, il en demeure pas moins un art désorganisé. Des taggeurs professionnels pourraient décider des lieux et places des différents tags et déléguer une partie de leur travail à des jeunes des Cités, moyennant un peu d'argent que la collectivité aura bien voulu leur verser. Il s'agirait d'une solution simple et de bon sens qui permettrait de résoudre, légèrement soit, les problèmes de chomage et qui apporterait un certain support à ce que j'appellerai l'âme urbaine.

2 août 2010

Peuples Unis

Petit coup de coeur pour le mouvement Peuples Unis

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Une association qui apporte un nouveau regard sur les populations immigrés victimes de discriminations et dont je suis le président d'honneur depuis quelques mois.

29 juillet 2010

Evolution du Blog

Puisqu'il s'agit d'un lieu participatif où chacun peut poster ses propres commentaires, j'ai décidé de "pousser le bouchon un petit peu plus loin" et de m'associer ici même à tous les médiateurs et interlocuteurs sociaux souhaitant témoigner de leurs expériences enrichissantes et pour ainsi en faire profiter les lecteurs de ce blog.

J'ai l'honneur de vous dire que Juliette qui travaille au plus près des territoires avec de nombreux jeunes réalisera des articles pour ce blog. Elle nous apportera une vision supplémentaire et différente de la mienne, pour mieux observer encore la société française telle qu'elle est.

Amicalement,
Teddy Chaplin

28 juillet 2010

Les Banlieues par Pierre Perret

21 juillet 2010

Présentation: Le blog de Teddy Chaplin

Mesdames, Messieurs,

Ce blog se veut être un lieu virtuel où je vais exposer mes pensées au sujet de la société urbaine française, laquelle est en perpétuelle évolution et a donc besoin d'être étudiée à la loupe pour mieux la comprendre.
Parce que je crois que la manière d'agir de nos sociétés citadines est importante à saisir, j'ai décidé de faire profiter de mes connaissances, de mes compétences sur ce sujet, et par conséquent de mon point de vue au plus grand nombre des internautes.

Par le biais de l'Internet, je vous ferai part de mon avis sur ce que je crois maitriser. Je vous parlerai d'urbanité et d'âme urbaine, de ségrégation et de ghettoïsation ou encore d'espaces vécus et d'appropriation territoriale. Ma formation et les différentes études de cas au sein des quartiers dits "sensibles" que j'ai pu réaliser au cours de ma carrière m'ont permis de devenir un spécialiste de la question urbaine abordée sous l'angle du social.

Amicalement,
Teddy

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Le blog du sociologue Teddy Chaplin
  • Spécialiste de la sociologie urbaine, je me propose de vous guider et d'observer la société française telle qu'elle est. A ma manière, j'essaie de lutter contre les idées reçues, les préjugés, les amalgames et les discriminations.
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